Je suis retourné en Israël. La dernière fois que j’y suis allé c’était en 2015. J’y avais passé une semaine à Tel Aviv chez mon ami.e « L’Homme rit ».
Depuis beaucoup de choses ont changé dans nos vies et dans nos pays. Mon ami.e se dit il/elle, « iel » et son prénom féminin est désormais Hanna 💃
En arrivant à la gare de Jérusalem, la première chose que me dit le chauffeur de taxi: « Why Jerusalem and not Tel Aviv? It’s problematic city. », pour ensuite m’offrir un abricot et me dire qu’en arabe ce fruit s’appelle « Mish mish ».
Effectivement Jérusalem n’est pas facile. En juin/juillet la chaleur ajoute un peu de lenteur à la complexité de la ville. Ce qui étonne d’emblée est sa diversité incroyable: entre les arabes (palestiniens et israéliens, je n’ai toujours pas compris l’histoire des différents passeports…), les juifs orthodoxes, les touristes et tous les autres qui viennent visiter la vieille ville, difficile de voir clair mais est-ce nécessaire?
Je suis allé à la découverte de cette ville dont j’avais gardé un bon souvenir d’une journée passée en 2015 avec Omri à l’époque. Cette fois j’ose m’aventurer sans guide et en suivant tant bien que mal les recommandations du personnel de mon hôtel « The Colony » près de la colonie allemande et les indications de passants.
Effectivement il m’a manqué quelques clés de compréhension, notamment des infos comme on peut les trouver dans un guide du genre Lonely Planet mais ce séjour était censé être moins éducatif que pour le plaisir et surtout pour le mariage de la niéce de mon ami.e. Omri/Hanna.
Dès mon arrivée en Israël les questions sur les raisons de mon séjour fusent: « Why do you come to Israel? Who do you know here? Which countries around Israel have you visited? » Je commence par raconter mon voyage en Egypte à l’âge de dix ans mais j’ai l’impression que ce qui pose problème c’est le visa iranien dans mon passeport. Je demande s’il y a un problème, le garde frontière me dit que tout va bien, je soupire et peux enfin passer la porte d’entrée avec un visa de touriste de 5 jours imprimé sur un petit papier bleu: les autorités israéliennes ont au moins là décence de ne pas laisser de traces sous forme de tampon dans les passeports des touristes étrangers. Après s’être mis à dos tous les pays limitrophes, c’est un geste que je salue.
Difficile également d’éviter toute discussion politique. Au contraire, les israéliens ont souvent l’impression que l’Ouest les juge pour leur conflits incessants. Durant ma visite de l’église de la nativité à Bethlehem, un jeune palestinien qui m’accompagne du taxi à l’église pour m’entraîner ensuite dans le magasins de bois de sa famille me montre la crèche la plus politique qu’ils y vendent: une étable traversée par un mur.

Les territoires palestiniens sont reconnaissables aux mauvaises routes et à l’insalubrité autour de celle-ci. Le manque d’Etat se fait ressentir. On y paye pas de taxes, me dit mon chauffeur qui se prénomme Moses, comme celui qui dans la Bible a libéré les juifs de l’esclavage en Egypte… mes connaissances rudimentaires des récits bibliquent datent du catéchisme de mon enfance et j’avoue qu’elles aident au moins à alimenter la conversation.
Du côté est de Jérusalem et dans le territoires c’est l’effervescence désorganisée mais au moins ça bouge. Nous nous arrêtons pour manger des shawarmas bon marchée dans un restaurant au bord de la route.

La mer morte est trop chaude en Juin/Juillet. Lors de ma visite elle est à 35 C. Je n’ai pas pensé à prendre de maillot de bain et suis donc obligé d’en acheter un au magasin de la plage privée où m’a emmené mon chauffeur V.I.P. qui m’a persuadé à embarquer sur son « donkey », un âne de la marque Mercedes pour la somme conséquente de 1500 Shekels (environ 400 CHF). Qu’aurais-je pu faire d’autre en se jour de Shabat (samedi) où tout est fermé à Jérusalem ouest.
Après une courte baignade dans la mer la plus salée du monde nous partons pour Jericho où la visite d’une fabrique de produits de beauté s’impose. Tous les tours y font escale. On y trouve des sels de bain ainsi que la fameuse boue de la mer morte. Un peu l’arnaque mais je joue le jeu.
La visite s’achève sur le mont des oliviers dont on a une vue incroyable sur la vieille ville et la ville moderne plus en arrière plan.
