Agnès Salson et Mikael Arnal sont des passionés de cinéma, réalisateur et auteurs qui m’inspirent énormément. Leur première publication (à ma connaissance) date de 2014 chez HD ateliers Henry Dougier et se nomme: «Rêver les cinémas, demain.»
C’est un petit livre qui relate leurs voyages en France à la découverte de cinémas plutôt “alternatifs” et surtout novateurs en terme de leur offre. Ils racontent leur rencontre avec des passionés qui mettent de leur temps et sont souvent mal ou pas payé pour ce qu’ils font. A commencé par les cinémas de Paris et de sa banlieue, où réside les deux auteurs, leur périple les mène juqu’au Pays Basque ou en région Lyonnaise.
En tant que Suisse romand j’avoue connaître mal la France. Apart des dizaines de séjours à Paris et sur la Côte d’Azur il y a beaucoup de régions que je n’ai pas du tout visité. Le Nord et la côte atlantique par exemple. J’ai par contre traversé la Haute-Savoie et la région autour de Lyon pour aller jusqu’au fetstival d’Avignon à vélo il y a un peu plus de dix ans.
Ce livre est donc l’occasion de plonger dans un monde de cinéphiles et acteurs/actrices culturel.les français très riche en terme d’imagination et d’inventivité. Bien sûr le deuxième livre des deux auteurs-réalisateurs “Cinema-makers” paru au éditions Le Blog documentaire en version bilingue (français-anglais) et au focus plus européen est aussi très intéressant puisqu’il aborde aussi des exemples de cinéma en Suisse et en Allemagne que je connais.
Une publication qui s’intéresserait au monde germanophone en particulier me semble aussi concevable. La cinéphilie française étant quand même particulière: le réalisme cinématographique y tient une place importante, je suis content de lire que les auteurs parle aussi des concepts anglo-saxons qui bien sûr sont moins réticent par rapport au Branding&Sponsoring à Londres par exemple.
Je vais essayer de lister quelques points récurrents que les nouveaux cinémas semblent avoir en commun:
- Un café-bistrot avec une offre culinaire à consommer devant ou même en salle durant une projection
- Une offre dédiée aux petits et même aux tout petits (Cinéma bébé)
- Des panels Q&A avec des réalisateurs et réalisatrices par Skype si les moyens ne permettent pas le présentiel
- Des ciné-goûter (cinoche-brioche pour ne citer qu’un exemple)
- Des jeux de rôles en rapport avec le film qui va être projeté
- Des ateliers cinéma pour créer soi-même un petit film à partir d’un smartphone ou une caméra
- Des projections en plein air, dans des parques ou sur des toits
Voilà les points communs qui me sont restés en tête. En pensant plus au contexte Suisse ou même zurichois – ville que je connais bien par mes études, il faut aussi citer les “Lunch-Kinos” qui permettent d’assister à la projection d’un film durant la pause de midi.
La diversité des offres de projection et de discussion autour d’un film est gigantesque. C’est inspirant de voir que le futur du cinéma se joue surtout au niveau de l’inventivité des acteurs culturels. En France et ailleurs dans le monde il faut surtout réactiver la cinéphilie communautaire et la culture de la projection en salle en présence d’autres spectateurs et spectatrices.
Le “Home Cinema” qui fait l’apanage des vendeurs de télévision et plateforme de streaming a surtout un défaut: il est individuel au mieux familial mais certainement pas public. Il ne donne pas l’occasion d’échanger avec des réalisateurs/réalisatrices ou même d’autres spectateurs/spectatrices. Dernier exemple en date: “Les anneaux du pouvoir” (Rings of Power) énième production qui s’attaque au monde de Tolkien.
Cette série Amazon a été conçu entièrement pour le visionnage à domicile. Bien sûr si vous êtes bien équipés le plaisir peut être au rendez-vous mais l’expérience est tout de même pas comparable à la projection dans une salle obscure aux moyens techniques actuels. L’immersion dans l’action, le degré de concentration, la “mise en phase” sont nettement plus haute dans un cinéma. Pour moi, découvrir la trilogie “Le seigneur des anneaux” de Peter Jackson fut une expérience cinématographique inouï dans ma vie et je regrette que les nouvelles générations de spectateurs/spectatrices découvrent ce monde fantastique uniquement à la télévision. Quel gâchis.
Je n’ai pas encore terminé ma lecture de «Rêver les cinémas, demain» mais j’avoue qu’après quelques pages déjà l’envie de relancer la machine, d’organiser des projections dans des endroits et aux concepts insolites revient.